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diglee
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29 janvier 2009

Revolutionary Road

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(la musique pour accompagner la lecture c'est par là)



Revolutionary Road :
Voilà bien un film qui nous a opposé Renart et moi.


Après la séance, on en a débattu des heures.

Je vais vous donner mon point de vue.

Attention, si vous n’avez pas vu le film, je ne vous conseille pas de lire ce qui suit


Pour ma part, du début à la fin, je suis contre April. Je ne vois que sa névrose égoïste, sa dépression qui la tient prisonnière d’un malheur inexistant. Dès la première scène de leur vie de couple, elle fait une scène à Franck, parce qu’elle a honte de sa prestation d’actrice. Parce qu’elle a honte de ce qu’elle est, de ce qu’elle est devenue, elle fait un transfert sur Franck, qui devient alors l’objet de toute sa haine.

Il est évident que leur passion a disparu.

Il est évident qu’elle n’a pas du tout la vie dont elle avait rêvé en choisissant Franck.
Moi aussi j’ai des rêves de « grand », de passion, j’en avais même fait un roman. Et pour autant je ne peux m’identifier à une telle nevrose.
La seule solution qu’elle trouve à son malheur : la fuite. La fuite à Paris, alors que ni l’un ni l’autre ne parle français. A Paris, Franck cesserait de travailler pour trouver sa vocation.
Alors qu’elle est celle qui dépérit de voir sa vie devenir si banale, elle arrive à se servir du soit disant malheur de son mari comme argument pour leur voyage. Je deteste les gens qui se servent des autres pour crier leur propre malheur.

Je trouve cette décision totalement naïve d’une part, et égoïste surtout. Elle a deux enfants à élever, elle n’est plus la seule maitresse de sa vie, elle a des responsabilités qu’elle doit assumer. Couper court à leur seul revenu d’argent parce qu’elle n’a pas la vie dont elle rêvait adolescente, c’est un risque incroyablement naif. Comme si leurs problèmes d’adultes allaient disparaître dans un pays étranger.

Pour moi, Franck a presque toujours la bonne attitude : il arrive à poser ses limites, malgré l’autorité destructrice d’April. Il arrive à s’affirmer en tant qu’homme, même si au départ il a trop peur de l’affronter et tente de retrouver de la passion chez une jeune secrétaire. Mais elle le terrorise. Elle joue avec lui pour mieux oublier que c’est elle même qu’elle déteste. Au point de rejeter la vie qu’elle porte.

Je comprends sa détresse.

Mais elle ne m’émeut pas.

Je comprends ses rêves, mais il est un moment dans la vie où nos rêves évoluent : elle n’est pas à la rue, elle a un mari attentionné (je n’ai pas dit qu’il était parfait, n’oublions pas la trahison) et des enfants, dans une belle maison. Si ce n’était pas à cette vie qu’elle aspirait, il fallait avoir le courage, au départ, de la rejeter : ne pas se marier, ne pas s’installer dans une belle maison, chercher un autre homme : là, ses pulsions égoïste auraient au moins été légitimes parce qu’assumées. Au lieu de ça, elle saute pieds joints dans cette vie calme et lisse, pour ensuite la rejeter en bloc, et mettre en péril tout ce (et ceux) qu’elle a construit.

Voilà pourquoi je n’ai pas pu un seul instant être de son côté, même si ma féminité comprenait ses impulsions.
Pour moi il s’agit d’un cas clinique de dépression, sous couvert d’une révolution de la condition féminine. Au lieu d’essayer de sauver son couple, elle essaie de le fuir, et ne vois pas un seul instant qu’elle est aussi responsable de leur déclin d’une certaine façon.


Voilà.



D’où l’intérêt de les les faire crever fous amoureux dans Titanic : pour qu’ils ne découvrent jamais ce qu’ils seraient devenus en fuyant ensembles : deux personnes avec une conception de la vie totalement différente, qui tentent de se rassurer en se souvenant de la passion aveugle de leurs débuts….

Renart en parle de son côté, si vous voulez un autre son de cloche! ^^

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Commentaires
K
Bonjour,<br /> <br /> J’ai vu ce film hier et je l’ai apprécié pour tout le débat qu’il soulève.<br /> Voici donc mon avis.<br /> <br /> Il est évident dés le départ, que April est une femme moderne. Dans les années<br /> 50, le rôle de la femme est de procréer et d’être une parfaite ménagère au détriment de <br /> son épanouissement. Au début du film, j’ai évidemment noté le problème de communication d’April, qui le met en tort, certe, mais qui n’a jamais fait des erreurs de communication avec son conjoint ? Face à cela, la faiblesse de Franck transparait. La preuve, c’est qu’au lieu de passer outre une dispute et de continuer dans la construction de son couple, il commet un acte destructeur en la trompant.<br /> <br /> Elle, qui était en tort, se rattrape, s’excuse et lui fait une surprise.<br /> Elle lui propose le voyage. La manière dont elle le fait, et les circonstances, font que ce projet est plus tourné à l’avantage de Franck, car celui-ci sait le manque de reconnaissance qu’a subit son père, que lui-même le subira, et à quel point sa vie est devenu routinière.<br /> <br /> Là encore, quand Franck laisse tomber le projet, il fait preuve de faiblesse ; il détale devant l’inconnu, il perd son calme, et ne joue pas le rôle de l’homme fort. Il apparaît de manière plus flagrante, que ce projet était plus pour April que pour lui, que c’était plus son rêve à elle que le sien. Il sait que son rêve est brisé, mais mis à part de dire « on sera heureux ici blabla » il ne fait concrètement RIEN. Pas un cadeau, pas une surprise, juste des crises. De la faiblesse en somme, comme si April devait jouer à la maman avec lui !<br /> <br /> Je suis d’accord sur le point que c’est un peu inconscient de partir avec des enfants. Soit, mais au jour d’aujourd’hui, cela s’est déjà fait. Ce qui amène à mon argument principal de défense d’Avril (bien qu’on peut lui reprocher des choses) elle est trop moderne pour son époque
E
Tiens, j'ai ressenti exactement la même chose que toi en voyant ce film.<br /> La plupart des critiques élevait le personnage d'April au rang de martyre qui se battait pour sauver et réaliser ses rêves etc., mais moi j'étais juste agacée de voir combien elle agissait de façon puérile et égoïste (surtout quand elle songe à avorter, juste pour parvenir à ses fins).<br /> Le couple s'était engrené tout seul dans ce mode de vie. Alors oui, c'est triste quand on a rêvé d'autre chose dans sa jeunesse, mais ils l'ont fait de plein gré, personne ne les a forcés. Comme tu dis, il y a un moment dans la vie où l'on doit prendre ses responsabilités et revoir certains idéaux.<br /> April est un personnage détestable qui défend un certain idéal, oui, qui représente les désirs perdus de certains adultes, mais on a constemment l'impression d'avoir affaire à une petite fille dans un corps d'adulte.<br /> Cela dit, pour ce qui est du film en lui-même, il ne m'a pas impressionnée outre mesure : le questionnement qu'il propose, je l'avais déjà soulevé toute seule avant même de le vivre moi-même...
F
J'ai vu Revolutionary Road ce week end, ai beaucoup aimé par ailleurs, et ta critique/réflexion sur le film correspond parfaitement au sentiment que j'ai eu en sortant de la salle, sans pouvoir mettre d'emblée les mots exacts sur ce à quoi je pensais...<br /> <br /> Pour moi le mariage Frank/Alice est un "mauvais mariage", qui n'aurait "jamais" du se passer puisque rapidement ils sont tous les deux malheureux, c'est le résultat d'une illusion. Pourquoi était-ce une illusion, justement parce qu'Alice était trompée par son terrain ou ses tendances psy. Je pense d'ailleurs que le sujet du film portait bien plus sur les maladies mentales (cf : le rôle de John, le fils de l'agent immobilière, le fou qui joue la conscience du couple Alice/Frank), que sur les années 50, les illusions de grandeur, "vivre intensément à la McCandless" ou "la femme moderne", même si à l'arrivée, le scénario, très riche, renseigne sur tous ces points. J'aimerai vraiment lire le livre dont le film est l'adaptation pour voir à quel point ou pas je me trompe. <br /> <br /> Bref, en tout cas, ce film réussit au moins la tâche la plus essentielle : nous faire discuter à son propos, en d'autres termes que "j'ai bien aimé ! elle joue bien !"... Je vais de ce pas lire l'avis de Renart du coup !<br /> <br /> Quant aux conseils des lecteurs bien avisés qui ont l'air persuadés d'avoir mieux saisis le film que tout le monde et se sentent la mission de partager le savoir... Pas TRES cool et : "lol".
P
Haha, ma mère et mon beau-père son entrain de débattre dans le salon aussi ... avec des idées opposées, naturellement. Ma mère défend Frank et son chéri April... (ironie du sort, ma mère était et à encore tendance à être aussi enfantine qu'April..), mais bon, je vais pas m'attarder sur ce sujet.<br /> Je voulais juste pointer le doigt sur un truc: ON NE VOIT QUASIMENT PAS LES GAMINES !!! Chose intéressante dans le scénario et c'est certainement un choix très subtil, à mettre en rapport avec la discussion entre April et Frank sur la soi-disant erreur d'avoir eu des enfants.<br /> J'ai le sentiment que c'est comme si leurs enfants étaient "à part", ne faisaient pas tellement partie de leurs vies et étaient encore moins leur objectif ou leur raison de vivre. <br /> À mon avis, ils n'auraient pas trouvé le bonheur à Paris, parce qu'ils ne savaient déjà pas voir le bonheur chez eux. C'est un beau rêve, d'accord, mais tout dépend de quoi ça part. Etait-ce un projet de toujours, était-ce une fuite, est-ce une envie de changer de réalité? <br /> Ok, le bonheur est un peu.. instinctif, mais des fois il faut faire le choix d'être heureux, le choix de se poser un objectif dans le monde où l'on vit. Mon hypothèse est que s'ils avaient pu choisir de se consacrer pleinement à leurs enfants, ils auraient peut-être été plus heureux ! À la place de se réjouir pour un projet qui aurait certainement tourné en routine au bout d'un moment, ils auraient pu se réjouir de voir leurs enfants évoluer, grandir, changer...<br /> Mais peut-être qu'ils n'étaient pas prêt, peut-être qu'être parent était un bonheur en surface et une fatalité, au fond.<br /> Mais on ne peut que supposer, et espérer ne pas tomber dans le piège de l'insignifiance désespérante, mais dans l'insignifiance surmontée...
S
Salut je ne sais pas si c une erreur mais mon commentaire a était efface.. Franchement si c un geste délibéré je serais vraiment déçu.. Je n'ai été ni vulgaire ni méprisante... enfin rien qui justifierai la censure...
diglee
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